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Conférence tripartite

avec la participation de :

Michèle André
: Sénatrice, Ancien Ministre

Pierre Pietry
: Psychologue, ancien Président du Comité d'Action Laïque de Liège

Miguel Bastenier
: Vice-Président du journal El Païs, chargé des relations Internationales

  Dans un souci d'échanges et pour une meilleure compréhension de l'attitude d'autres pays européens vis-à-vis de la laïcité, le GESA a organisé ce colloque avec des invités belges, espagnols et français.

 

Ainsi Pierre Pétry, ancien Président du Comité d'Action Laïque de Liège, dans une intervention remarquée pouvait expliquer:

 

« Il n'existe pas en Belgique de référence explicite à la laïcité ni dans la Constitution ni dans aucun texte organique de type «Loi 1905». Ce pays a été longtemps soumis à l'influence cléricale et ce n'est que depuis peu qu'une évolution a vu le jour, grâce notamment aux mouvements d'action laïque. Contrairement à la France qui ne reconnaît, ne salarie et ne subventionne (du moins en principe) aucun culte, la Constitution belge «reconnaît» tant les cultes que les conceptions philosophiques non confessionnelles, et subventionne les ministres du culte ainsi que le personnel des organisations laïques, selon des critères qui manquent malheureusement de transparence et d'objectivité.

L'injustice la plus criante se situe cependant au niveau de l'enseignement «libre», catholique, qui bénéficie de subventions identiques à celles de l'enseignement public, sans pour autant respecter les critères de neutralité imposés à ce dernier.

Petit à petit cependant, une évolution s'est produite, par l'inventaire progressif et systématique de tous les privilèges et anachronismes engrangés par l'église dominante, peu à peu supprimés ou alors étendus aux autres conceptions philosophiques ou religieuses. Ces avancées ont permis à la Belgique de figurer désormais en bonne place pour ce qui est des problèmes de société comme l'interruption de grossesse, le mariage des homosexuels, le droit de mourir dans la dignité... ».

A son tour Miguel-Angel Bastenier «Subdirector» du journal El Païs, prenait la parole. Avec beaucoup d'humour et un regard décalé, le journaliste, volontiers provocateur, souligna que l'histoire contemporaine de son pays est une histoire de ruptures.

 

« Pendant l'ère Franco, le national-catholicisme, l'Eglise était prépondérante. Après la Movida, l'Espagne se sécularise à grands pas. Certes il n'y a pas de séparation des Eglises et de l'Etat, cependant la société, elle, se laïcise ». Il reconnaît que «le laïcisme» à la française est difficilement compréhensible en Espagne, mais ne doute pas que nos chemins puissent malgré tout converger vers «la laïcidad».

 

Enfin Michèle André replaçait l'auditoire en terrain familier en insistant sur la particularité de la France par rapport aux deux autres pays, à savoir la loi qui depuis 1905 instaure la séparation des Eglises et de l'Etat :

« Cette loi protège la liberté de l'individu de pratiquer ou non une religion. Grâce à elle l'individu prime sur la collectivité » devait conclure celle qui depuis est devenue la première femme Vice-présidente du Sénat.

 

Ce colloque n'a certes pas vraiment permis de rapprocher les positions, mais son mérite a été de faire le catalogue des éléments nécessaires à une meilleure compréhension des attitudes de chaque pays.

 



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